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Témoignage

 

 

Au cours de mon processus, j’ai été particulièrement marqué par deux axiomes d’Ichazo : « Vous n’avez que votre corps » et « Vous seul êtes responsable de votre propre évolution ». Tous les maîtres spirituels que j’ai rencontrés ou étudiés m’ont toujours ramené à ces principes de base. J’ai perçu cela comme le prolongement des idées que le psychologue américain Carl R. Rogers avait exprimé dans son ouvrage « LIBERTÉ POUR APPRENDRE » car, dans ma recherche sur les lois de l’apprentissage effectuée pendant les années 80, j’avais effectivement constaté que les apprentissages les plus réussis sont ceux dont l’apprenant prend et assume la pleine responsabilité. C’est ainsi, qu’en écrivant « APPRENDRE AUTREMENT », mon amie Annie Bloch et moi-même avions constaté l’existence de trois catégories d’apprenants : les « apprenants malgré eux » qui n’apprennent que dans la contrainte, les « apprenants modulaires » qui apprennent au coup par coup, et les « apprenants intégrés » chez qui toute la vie est orientée, structurée par un apprentissage qui lui donne un sens – c’est bien alors de l’évolution de la personne qu’il s’agit, ce qui implique de franchir des seuils, de traverser et de dépasser des crises, d’atteindre des paliers qui peuvent aussi devenir des impasses s’ils n’ont pas été situés dans un processus d’ensemble et relativisés.

 

Quant au travail sur le corps, il a surtout pris forme pour moi avec une méditation d’Arica, la Méditation Hypergnostique (de hyper, supérieur et gnosis, connaissance), dans laquelle le corps humain est analysé en neuf « systèmes anatomiques » qui constituent les fondements de notre psyché. Chaque fois que je pratique cette méditation, je sens que je retrouve mes racines, que je redécouvre les fondements de mon être, et que mon mental se régénère en étant ramené, par l’attention, aux connaissances de base (les trois instincts, les quatre fonctions et les deux pôles) qui ont nourri les vraies recherches effectuées sur l’ennéagramme par Ichazo. Et dans toutes les méditations que je fais depuis des années, je sens chaque fois l’ancrage dans le corps qui renforce la présence des cinq « royaumes » : le royaume sexuel dans le pelvis, le royaume physique dans l’abdomen, le royaume émotionnel dans la cage thoracique, le royaume intellectuel dans la tête et le royaume spirituel dans la colonne vertébrale et le sommet du crâne. La répétition quasi-quotidienne de ces associations donne à mes perceptions sensorielles et à mon fonctionnement psychique une grande intensité. Ce type d’expérience peut être visualisé sous la forme d’un ennéagramme construit autour d’une étoile à cinq branches.

 

 

Ma rencontre du Tarot d’Arthur Edward Waite vint enrichir mes expériences passées d’une symbolique mar-quée dans la plupart des cartes par le processus intérieur conduisant vers l’éveil et la réalisation de soi. Avec les lames mineures des Bâtons, des Coupes, des Pentacles et des Épées, on retrouve les quatre « plans fondamentaux de l’être » (physique, émotionnel, intellectuel et spirituel) qui constituent une variante des cinq « royaumes ». On retrouve aussi l’ennéagramme lorsqu’on ordonne les cartes du 10 vers le 2. Et ces mêmes cartes racontent les neuf étapes d’un apprentissage qui se termine par une mini-illumination, c'est-à-dire par une expérience d’unité et de plénitude qui constitue l’apothéose d’un apprentissage accompli, réussi (les As).

 

 

Ce qui ne lasse pas de m’émerveiller dans ce travail, c’est la cohérence entre les outils, les images, les symboles et les concepts qui sont en jeu et qui se traduisent par des expériences physiques, émotionnelles, intellectuelles et spirituelles, qui sont également cohérentes entre elles et d’une grande beauté. Grâce à ces expériences, le concept d’illumination, vu comme un « état de grâce », correspond à une réalité qui est tout à fait à notre portée, même si elle n’est souvent que momentanée parce qu’elle est obscurcie par l’identification à l’ego.

 

 

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